Le soleil venait à peine de se lever qu'un nuage de poussière s'élevait déjà au cœur de la forêt Morval.
Mais ce tumulte n'était pas causé par une bête sauvage ou un monstre légendaire. Non. C'était l'œuvre de deux silhouettes lancées à pleine vitesse entre les arbres : un homme et un enfant, père et fils, engagés dans une course effrénée.
— Comment tu comptes gagner contre moi si tu n'arrives même pas à me rattraper, la limace ? lança Aelric d'un ton moqueur, sa voix grave résonnant entre les troncs.
— Tu verras… je vais te rattraper ! répondit Elric, haletant, son souffle court mais ses yeux brillants de détermination.
Aelric ne ralentit pas. Au contraire, il accéléra encore, soulevant la terre sous ses pas comme s'il dansait avec le vent.
— Même si je te donnais une heure d'avance, tu ne me battras jamais à la course ! ricana-t-il par-dessus son épaule.
Elric grinça des dents, son cœur battant la chamade. Il ne voulait pas seulement courir. Il voulait gagner. Prouver qu'il était capable. Mais pour lui, tout cela n'était qu'un jeu.
Ce qu'il ignorait, c'est qu'aucune de ces courses, aucun de ces défis matinaux, n'était innocent.